Durant deux jours, les 6 et 7 août 1987, Edouard Chevardnadze, ministre soviétique des Affaires étrangères, rencontre l'ambassadeur américain Max Kampelmann, chef de la délégation américaines aux négociations stratégique sur les euromissiles de moyenne portée.

Comme le note Antoine Bosshard dans son éditorial du Journal de Genève (08.08.87), il est étonnant qu'une ministre soviétique des Affaires étrangères se déplace pour rencontrer un ambassadeur. «Non, écrit-il, tout laisse à penser que, à quelques semaines de la rencontre Schultz (Secrétaire d'Etat américain ndlr) Chevardnadze de septembre, le Soviétique soit venu mettre tout le poids de sa fonction sur l'élimination d'un obstacle au futur traité sur les armes nucléaires de portées intermédiaires: ces 72 Pershing-Ia, missiles de "nationalité" allemande, mais dont la charge atomique est américaine sont, selon le Kremlin, une exception inadmissible à l'accord en préparation.»

Cette crise des euromissiles débuta en 1977, quand l'URSS déploya en Europe de l'Est ses missiles nucléaires SS-20. En réponse, les Etats-Unis et ses alliés européens de l'OTAN décidèrent l'installation de missiles nucléaire Pershing tout en proposant aux Soviétiques l'ouverture de négociation.

Les discussions entre Américains et Soviétiques s'ouvrirent en 1981, mais furent interrompues fin 1983 au moment du déploiement des Pershing. Elles reprendront en mars 1985. Le traité sur l'élimination des forces nucléaires intermédiaires est signé le 8 décembre 1987 par Reagan et Gorbatchev, soit 5 mois après la rencontre Chevardnadze-Kampelmann.