Julian de Ajuriaguerra : Humaniste de la psychiatrie, engagé pour la liberté
Julian de Ajuriaguerra : Humaniste de la psychiatrie, engagé pour la liberté
En octobre 1971, le psychiatre et directeur de la clinique Bel-Air à Genève, Julian de Ajuriaguerra, est l'invité de l’émission En direct avec…. Face aux journalistes Jean Dumur et Claude Torracinta, il retrace son enfance au Pays basque, son engagement durant la guerre civile espagnole, puis sous l’Occupation en France.
Engagement pour la liberté et contre la souffrance
Homme profondément attaché à la liberté, Julian de Ajuriaguerra conçoit la psychiatrie moderne comme une écoute attentive de la souffrance humaine et un moyen de redonner aux individus la capacité de faire des choix librement.
Qu’est-ce que la folie ? Quelle est la norme ? Quel rôle joue la relation entre les individus ? Quelle place accorder à la neuropsychologie ? Autant de questions abordées avec la finesse d’un intellectuel qui décrit la psychiatrie comme « l’art du bonheur difficile à atteindre ».
L’entretien explore également le débat sur l’antipsychiatrie, courant en vogue au début des années 1970, ainsi que le rôle des institutions psychiatriques et la place des malades psychiques dans la société.
Parcours d’une figure marquante
Julian de Ajuriaguerra naît le 7 janvier 1911 à Bilbao. À 16 ans, il s’installe à Paris pour y étudier la médecine. Il termine ses études en Espagne, mais la guerre civile l’empêche de passer ses dernières épreuves.
Sa thèse, La Douleur dans les affections du système nerveux central, est préfacée par Jean Lhermitte, dont il devient l’assistant au Laboratoire d’anatomie du système nerveux (1938-1946).
Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il est nommé professeur agrégé de neurologie et de psychiatrie. De retour à Paris sous l’Occupation, il rejoint la Résistance. Après la Libération, il collabore avec le psychanalyste René Diatkine pour ouvrir une consultation dédiée aux troubles de la psychomotricité et du langage, et fonde la revue Psychiatrie de l’enfant. En 1950, il obtient la nationalité française.
Psychiatrie genevoise, référence mondiale
En 1959, il succède au professeur Ferdinand Morel à la tête de l’hôpital psychiatrique de Bel-Air, à Genève, qu’il dirige jusqu’en 1975. Son engagement permet de transformer la psychiatrie genevoise en une référence internationale.
En 1981, il rejoint le Collège de France et poursuit une intense activité de recherche et d’enseignement en France, en Espagne, et au Pays basque. Il s’éteint le 23 mars 1993, laissant derrière lui une empreinte indélébile dans le domaine de la psychiatrie.
Journalistes : Jean Dumur, Claude Torracinta
Réalisateur : Michel Soutter
Photo, copyright RTS
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