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Le CICR une institution phare pour l’aide humanitaire

February 19th, 2021
Les Archives du CICR

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est une institution d'aide humanitaire, créée en 1863 par un groupe de citoyens de la ville suisse de Genève, dont faisaient partie Gustave Moynier, Henry Dunant (prix Nobel de la paix en 1901), les docteurs Louis Appia, Théodore Maunoir, et le général Guillaume Henri Dufour. C'est la plus ancienne organisation humanitaire existante après l'ordre de Malte. Le CICR s'est vu décerner le prix Nobel de la paix en 1917, 1944 et 1963 et le prix Balzan pour l'humanité, la paix et la fraternité entre les peuples en 1996.

Depuis le début, les membres du Comité, de citoyenneté suisse, sont cooptés ; ils sont aujourd'hui une vingtaine. Comme les autres composantes du mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le CICR utilise comme emblème la croix rouge sur fond blanc.

Le CICR, qui a son siège et conserve ses archives à Genève en Suisse, emploie, en 2011, environ 12 500 personnes à travers le monde. Il dispose d'une présence permanente dans plus de soixante pays et mène des activités dans près de 80 pays.

Le CICR est présidé depuis le premier juillet 2012 par Peter Maurer et son directeur général depuis 2020 est Robert Mardini. Le Comité proprement dit, ou Assemblée, est composé d'une vingtaine de personnalités suisses, qui sont chargées de la haute gouvernance du CICR (équivalent du conseil d'administration pour une entreprise privée).

Toute l'action du CICR est fondée sur la mission suivante, qui est l'expression synthétique de sa nature et de sa spécificité :

« Organisation impartiale, neutre et indépendante, le Comité international de la Croix-Rouge a la mission exclusivement humanitaire de protéger la vie et la dignité des victimes de conflits armés et d'autres situations de violence, et de leur porter assistance. Le CICR s'efforce également de prévenir la souffrance par la promotion et le renforcement du droit et des principes humanitaires universels. »

Créé en 1863, le CICR est à l'origine des Conventions de Genève et du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, dont il dirige et coordonne les activités internationales dans les conflits armés et les autres situations de violence3.

La vocation du CICR est exclusivement humanitaire, il possède un statut neutre et indépendant. Il intervient dans les situations de conflit armé ou de troubles internes, avec pour mission essentielle de diminuer les souffrances des victimes de ces violences, sans distinction d'appartenance politique, ethnique, religieuse ou sociale. Pour ce faire, il doit être reconnu par toutes les parties au conflit dans les zones où il travaille. D'autre part, il dirige et coordonne les activités internationales de secours du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge là où il existe déjà un conflit.

Le mandat du CICR est reconnu en droit et lui a été confié par la communauté internationale : les Conventions de Genève citent en effet nommément le CICR pour l'accomplissement de diverses tâches humanitaires indispensables en cas de conflit armé. À cela s'ajoutent les statuts du CICR, sur la base desquels l'organisation peut développer ses activités dans les situations de violence interne bien que celles-ci ne soient pas couvertes par les Conventions.

Une idée qui prend naissance au milieu du XIXe siècle

De 1863 à nos jours, l’histoire du CICR se divise en cinq périodes : la fondation et les premières années de la Croix-Rouge, la Première Guerre mondiale, l’entre-deux-guerres, la Seconde Guerre mondiale et depuis 1945. Le CICR est la plus ancienne organisation humanitaire de l'époque contemporaine existant encore.

Après avoir lu Un souvenir de Solferino, décrivant les conditions dans lesquelles eut lieu cette bataille (service médical débordé, 6 000 morts en 40 heures de combat, près de 40 000 blessés, six jours pleins pour relever 10 212 blessés), un jeune juriste, président de la Société genevoise d'utilité public, nommé Gustave Moynier rencontre Henri Dunant. Ensemble, ils discutent de leurs idées communes à propos des blessés de guerre. Plus tard, ces idées donnent naissance à une association d'aide humanitaire. Celle-ci est formée de sociétés nationales indépendantes et se charge de la formation des bénévoles, lorsqu'ils ne doivent pas intervenir sur des champs de bataille. Le 9 février 1863, Gustave Moynier propose à sa société d’examiner les idées d’Henri Dunant. Genève et toute la Suisse romande approuvent très vite l'idée de charité.

Les premières années

Au cours de la période allant de 1863 à 1914, la vision de Henri Dunant est devenue réalité du fait, d’une part, du rôle toujours plus opérationnel joué par le Comité (voir les articles dans cette section) et, d’autre part, de la création des Sociétés nationales de la Croix-Rouge (du Croissant-Rouge, dans le cas de la Turquie).

Dans l'année de la création de l'association, les fondateurs de la Croix-Rouge se réunissent une première fois le 17 février 1863 sous le nom de « Comité international de Secours aux Blessés. Commission spéciale de la Société en faveur des Militaires blessés durant les guerres » : un premier procès-verbal est signé par Henri Dunant, Théodore Maunoir, Louis Appia, Gustave Moynier et Guillaume-Henri Dufour qui est nommé président de la commission6.

Le comité organise une conférence internationale qui se tient du 26 au 29 octobre 1863, à Genève7. Quatorze gouvernements européens et quelques sociétés philanthropiques sont réunis dans le but « d'examiner les moyens de promouvoir à l’insuffisance du service sanitaire dans les armées de campagne », ainsi que d'officialiser la création de l’association. Aussi, dix résolutions sont prises, lesquelles serviront de base pour les futures sociétés humanitaires.

L'année suivante, le 22 août 1864, la Première Convention de Genève est signée lors d'une nouvelle conférence. Cette Première Convention comporte dix articles et vise principalement à l’amélioration du sort des militaires blessés sur les champs de bataille. Lors de ce rassemblement, vingt-quatre délégués pour seize États sont présents. Douze États au total signent cette Convention. Aussi, il est entendu qu’une Société nationale de la Croix-Rouge est reconnue, si le gouvernement adhère à cette idée et s’il a préalablement signé la Convention de Genève de 1864.

À partir de la signature de cette Première Convention, le droit international humanitaire se développe d'une façon fulgurante. Au sein du CICR, on compte de plus en plus de Sociétés nationales de la Croix-Rouge ou du Croissant Rouge. En effet, elles sont sept en 1864 (le Wurtemberg, la Belgique, la Prusse, le Danemark, la France, l'Oldenbourg et l’Espagne) et quarante-cinq en 19148.

Tandis que la Croix-Rouge se développe, le droit humanitaire moderne prend corps : des règles acceptées sur le plan international, applicables à tous les conflits, destinées à garantir une assistance aux blessés et aux malades et qui devaient, plus tard, s’appliquer aux prisonniers et aux civils.

Cela n'est pas sans rappeler la première convention du genre, dite « convention de Brandebourg », signé en 1759 par le marquis de Rougé.

En plus des Sociétés nationales, la Croix-Rouge ouvre à Bâle, en 1870, sa première Agence Internationale de renseignements et secours de la Croix-Rouge. Ces agences s'occupent de relever le nom des blessés et des morts au combat et de les transmettre aux familles. De plus, elles sont chargées de répondre à d'éventuels renseignements, de faire parvenir des envois d'argent et d'assurer la réception et la distribution du matériel de secours. Cette agence est créée durant la guerre franco-prussienne (1870-1871). En 1885, la deuxième ouvre à Vienne, puis petit à petit dans l'Europe entière9.

Dès le début, le CICR a joué un rôle central dans le domaine humanitaire ; de fait, l’action menée en vue du développement du droit humanitaire est restée inséparable des activités déployées sur le terrain en faveur des victimes.

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