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Le conflit israélo-palestinien: quelques repères Featured

Véronique Stenger
geneveMonde

Illustration: 10 octobre 1973, durant la Guerre de Kippour, réunion du commandement régional du Nord de l' armée israélienne (SP Tsahal).

29 août 1897 : le projet de création d’un Etat juif en Palestine est adopté en Suisse

Le 29 août 1897, 69 organisations sionistes, principalement d’Europe, se rencontrent au Casino à Bâle, lors du Premier Congrès sioniste mondial convoqué par le leader politique du mouvement : le journaliste viennois d’origine hongroise Theodor Binyamin Ze’ev Herzl, auteur de Der Judenstaat publié en 1896 (L’Etat des juifs en français).

Ce congrès est un moment décisif dans la transformation du sionisme comme mouvement religieux en mouvement politique. Ce congrès adopte le Programme de Bâle qui affirme les principes politiques du mouvement sioniste, à savoir la création d’un «foyer pour le peuple juif» en Palestine, zone géographique alors sous contrôle ottoman. La Palestine est envisagée, car c’est dans cette région que les textes sacrés du judaïsme situent la «Terre promise». Le Programme de Bâle définit également les moyens pour accomplir cet objectif : la colonisation de la Palestine ; le renforcement du sentiment national juif et de la conscience juive ; l’obtention d’une reconnaissance et d’un soutien international pour la création d’un Etat juif.

Le sionisme en tant qu’idéologie et programme politiques se présente simultanément comme un mouvement d’émancipation nationale, porté par une partie de la diaspora juive européenne confrontée à un antisémitisme et des persécutions croissants dans l’Europe de la fin du XIXe siècle, et un mouvement colonial. Les Juifs arrivent sur des terres déjà occupées par des chrétiens, des Bédouins et des Juifs arabes. Or la singularité du mouvement sioniste réside dans le fait que les colons sionistes se considèrent eux-mêmes comme les véritables indigènes de la Palestine.

2 novembre 1917 : la déclaration Balfour et le début de la guerre

Le 2 novembre 1917, Lord Arthur Balfour (1848-1930), ministre britannique des Affaires étrangères, adresse au baron Rothschild, un Juif sioniste, une déclaration officielle, sous forme de lettre, dans laquelle il affirme le soutien du gouvernement britannique à la création d’un « foyer national pour le peuple juif » en Palestine. Cette déclaration est à l'origine de la reconnaissance internationale de la colonisation sioniste en Palestine.

La déclaration Balfour est considérée aujourd'hui de manière ambiguë. Pour de nombreux Israéliens, elle est une étape historique sur la voie de la création d'un Etat. D'autres affirment en revanche que la déclaration Balfour a jeté les bases des futurs conflits dans la région.

Les réactions à la déclaration ne sont pas unanimes et montrent que le sionisme est loin d’être un mouvement populaire parmi les Juifs. Nombreux sont ceux qui voient dans le sionisme une menace à leur intégration dans leurs pays respectifs (problème de la double loyauté). De nombreux Israéliens considèrent aujourd’hui la déclaration Balfour comme une étape historique sur la voie de la création d'un Etat. Cependant, d'autres affirment que la déclaration Balfour a jeté les bases des futurs conflits dans la région.

28 janvier 1919 : le premier congrès arabe palestinien

En Palestine, la protestation contre le sionisme s’organise en mouvement politique. Le premier Congrès arabe palestinien, composé de délégués islamo-chrétiens, se réunit du 28 janvier au 8 février 1919 à Jérusalem. Le Congrès condamne le sionisme politique et adopte une résolution en faveur du rattachement de la Palestine à la Syrie.

25 avril 1920 : la conférence de San Remo

Le 25 avril 1920, la conférence de San Remo organise le dépeçage de l’empire ottoman, vaincu lors de la Première Guerre mondiale. Elle adopte également une résolution attribuant au Royaume-Uni un mandat sur la Palestine, en accord avec la déclaration Balfour de 1917.

15 juin 1920 : la création d’une organisation paramilitaire sioniste

Le 15 juin 1920 voit la création de la Haganah par David Ben Gourion. Il s’agit d’une organisation paramilitaire dont la mission est de défendre l’ensemble des colonies juives en Palestine (le Yishouv). Après la création d’Israël en 1948, la Haganah sera intégrée à l’armée nationale.

25 août 1921 : une délégation palestinienne à Genève

Le 25 août 1921 une délégation palestinienne se rend à Genève. Son objectif est notamment de faire pression sur la Société des Nations, alors que sont discutés les contenus des chartes des mandats. Elle obtient un entretien avec le directeur de la section des mandats de la SDN, William Rappard, au cours duquel les délégués palestiniens font part de leurs principales préoccupations : la lutte contre le sionisme et l’indépendance de la Palestine. L’idée d’un rattachement de la Palestine à la Syrie est abandonnée.

24 juillet 1922 : la Palestine mandataire

Malgré les protestations des pays arabes, le mandat britannique sur la Palestine est confirmé par la Société des Nations le 24 juillet 1922. L’article 2 du mandat stipule que la Grande-Bretagne doit assurer l’établissement du «foyer national pour le peuple juif» et l’article 6 qu’elle doit encourager «l’établissement intensif des Juifs sur les terres du pays».

24 août 1929 : le massacre d’Hébron

Dans la Palestine mandataire, les conflits entre Juifs et Arabes palestiniens se font de plus en plus violents, comme en témoignent les émeutes à Jérusalem en 1920 et à Jaffa en 1921. En 1929, la Palestine mandataire est secouée par une série d’émeutes et de manifestations qui démarrent autour du mur des Lamentations à Jérusalem. La violence se propage ensuite rapidement jusqu'à Hébron, où 67 Juifs orthodoxes, non sionistes, sont massacrés le 24 août par des nationalistes arabes. Des centaines d’autres Juifs sont sauvés par les Arabes chrétiens d’Hébron. Selon un rapport officiel britannique de 1930, la semaine d’émeutes du 23 au 29 août aurait provoqué la mort de 133 Juifs et 116 Arabes.

Le 20 octobre 1930, la publication du Livre blanc Passfield – du nom du secrétaire d’Etat aux colonies -, témoigne d’un changement dans le soutien britannique au mouvement sioniste. Le sionisme y est présenté comme un frein au développement économique de la population arabe et prévoit la limitation de l’immigration juive. Cependant, la fermeture des frontières américaines, la montée du nazisme en Allemagne à partir de 1933 et la Shoah à partir de 1941 contribuent à nourrir le mouvement sioniste.

1936-1939 : la première grande révolte arabe de Palestine

La première grande révolte arabe de Palestine s’inscrit dans un mouvement de lutte contre la présence britannique et juive. En 1935, plus de 66’000 Juifs ont immigré en Palestine, nourrissant l’exaspération de la jeunesse nationaliste arabe. Dans ce contexte de tensions, des Arabes anticolonialistes et antisionistes organisent les premiers mouvements de résistance armée en Palestine contre l’occupation britannique et l’immigration juive.

En 1936, une grève générale éclate. En avril de la même année, les dirigeants des organisations palestiniennes forment le Haut Comité arabe pour défendre les intérêts des Arabes de Palestine. La violence s’impose rapidement et des attaques sont menées par des nationalistes arabes contre les colonies sionistes et les installations britanniques. Des incidents violents éclatent dans plusieurs villes et opposent Juifs et Arabes à Jaffa et Tel-Aviv. En octobre 1938, les soulèvements arabes dans la Palestine mandataire sont férocement écrasés par les troupes coloniales britanniques avec l’aide de la milice sioniste, la Haganah.

29 novembre 1947 : l’ONU et la solution des «Deux Etats»

En 1947, la population juive représente à peu près un tiers de la population palestinienne. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 181 recommandant le partage de la Palestine en deux Etats : un Etat juif et un Etat arabe, sans continuité territoriale, puisque le port et la zone urbaine de Jaffa forment une enclave arabe dans le territoire juif. Les villes de Jérusalem et Bethléem sont placées sous statut international confié à l’ONU.

La résolution est adoptée à la majorité de 33 voix pour, 13 contre (dont tous les Etats arabes) et 10 abstentions, dont celle de la Grande-Bretagne. A la suite du vote de l’ONU, on assiste à une escalade des violences entre Juifs et Arabes qui se transforme en guerre civile, à l’origine d’importants mouvements de population. Entre 1947 et 1949, 750'000 personnes fuient ou sont expulsées des territoires sous contrôle israélien.

14 mai 1948 : la création de l’Etat d’Israël

Le 14 mai 1948, le mandat britannique sur la Palestine prend fin et David Ben Gourion, dirigeant du Yichouv et président de l’Agence juive, proclame unilatéralement la création de l’Etat d’Israël. Il fonde cette décision sur des arguments historiques et politiques. Pour Ben Gourion, la création d’Israël est tout autant une réparation internationale après l’extermination des Juifs d’Europe par le régime nazi qu’un droit naturel des Juifs à disposer d’eux-mêmes, droit qui s’est affirmé depuis le XIXe siècle avec le soutien des Etats européens.

Les archives de la RTS
Ben Gourion le pionnier prophétique, par Continents sans Visa en 1965
January 7th, 1965

La déclaration d’indépendance provoque une dégradation de la situation des Juifs dans les pays arabes, suivie d’importantes vagues migratoires. « Entre 1948 et 1958, 130'000 Juifs irakiens, 37'000 égyptiens, 50'000 yéménites, 4000 libanais, 35'000 libyens quittent leur pays d’origine pour Israël. Après 1967, la plupart des Juifs ont quitté les pays arabes » (1).

15 mai 1948 : la guerre israélo-arabe

Le lendemain de la proclamation d’indépendance, l'Egypte, l'Irak, la Syrie, la Transjordanie, le Liban, le Yémen et l'Arabie saoudite déclarent la guerre à Israël, qui se termine en 1949 par la victoire israélienne. Les conventions d'armistice signées à Rhodes modifient les frontières par rapport au plan de partage de l’ONU de 1947. Le territoire de l’Etat d’Israël est agrandi d’un tiers, une décision qui n’est pas acceptée par les pays arabes. Israël s'approprie en outre la partie occidentale de Jérusalem, ainsi que la région d'Eilat au fond du golfe d'Aqaba. La bande de Gaza est confiée à l’Egypte et la Cisjordanie est annexée par le roi Abdallah de Transjordanie. La guerre provoque l’exode de plus de 900'000 réfugiés palestiniens selon les chiffres de l’ONU.

8 décembre 1949: naissance de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA)

Suite à la guerre israélo-arabe de 1948-1949, l'ONU décide la création de l'UNRWA, dont la mission est de fournir une aide humanitaire aux réfugiés palestiniens. Progressivement elle étend ses activités aux domaines de la santé et de l'éducation. Depuis la fin des années 1940, la Suisse fournit une aide humanitaire aux réfugiés de Palestine. Le montant total versé à ce jour s’élève à plus de 600 millions de francs. Comme le souligne un rapport du Conseil fédéral de 2018, l'existence et le fonctionnement de l'UNRWA ont donné lieu à des débats récurrents depuis les années 1960.

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17.05.1972. Dans cette interview réalisée par Jacques Bofford pour le Premier programme de la Radio, le représentant de l'UNRWA (l'agence onusienne pour les réfugiés palestiniens), Ralf Owren, décrit la situation dramatique des réfugiés palestiniens dans les camps et les limites de l'action de l'UNRWA en raison de manque de fonds.

28 mai 1964 : création de l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP)

Depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948, ce sont surtout les pays de la Ligue arabe (Egypte, Arabie saoudite, Irak, Jordanie, Liban, Syrie et Yémen) qui se mobilisent pour résoudre la «question palestinienne». La création de l’OLP marque une première étape dans la prise en main des problèmes de la Palestine par des élites palestiniennes, installées à l’étranger. L’OLP est officiellement créée lors du Congrès national palestinien qui se tient à Jérusalem du 28 mai au 2 juin 1964. Elle regroupe les deux principales organisations de libération de la Palestine, soit le Mouvement de libération de la Palestine (Fath) de Yasser Arafat et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) de Georges Habache.

L’OLP adopte le principe de la lutte armée comme instrument de libération, matérialisée par la création de l’Armée de libération de la Palestine (ALP). Lors de la création de l’OLP, l’identité palestinienne est également précisée : sont considérés comme Palestiniens l’ensemble des citoyens arabes vivant en Palestine avant 1947 et leurs descendants en ligne paternelle. Les Juifs d'origine palestinienne seront considérés comme des Palestiniens, à condition qu’ils acceptent de vivre en paix en Palestine.

5 juin 1967 : la guerre des Six-Jours

La guerre des Six-Jours, qui oppose Israël à l'Egypte, la Jordanie et la Syrie, marque un tournant dans l’histoire du conflit israélo-palestinien. Le 23 mai 1967, le président égyptien Nasser ferme l’accès à la mer Rouge aux navires israéliens, procède à des manœuvres militaires et exige le retrait des forces de l’ONU déployées dans le Sinaï depuis 1957. En réponse à ces menaces, Israël déclare la guerre. Les trois Etats arabes sont vaincus en quelques jours. En conséquence, le territoire de l’Etat d’Israël s’agrandit avec le contrôle militaire établi sur le Sinaï, le plateau du Golan, la bande de Gaza et la Cisjordanie, qui deviennent des «territoires occupés». L’ONU condamne l’occupation de la bande de Gaza et de la Cisjordanie et le 22 novembre 1967, l’Assemblée générale adopte la résolution 242 qui pose les principes d’un règlement pacifique du conflit, mais qui restera lettre morte.

Les archives de la RTS
Israël, après la victoire de la guerre des Six Jours, Continents sans Visa, 06.07.1967
July 6th, 1967

Malgré une victoire incontestable, cette guerre est à l’origine d’une profonde fracture au sein de la société israélienne, entre ceux qui veulent poursuivre la colonisation pour former un Grand Israël et un second courant, proche des idées pacifistes, qui estime qu’Israël doit négocier une paix avec la nation palestinienne en échange d’une restitution partielle des terres conquises.

Les archives de la RTS
Les frontières de 1968, Continents sans Visa, 05.12.1968

L’un des représentants de ce courant est Abie Nathan, militant pacifiste israélien, qui a rencontré plusieurs fois Yasser Arafat. Il a également créé une radio pirate, La Voix de la paix, qui émettra clandestinement pendant vingt ans. D’autres associations militantes voient le jour comme le Mouvement pour la paix et la sécurité, Force et Paix et le Conseil israélien pour la Paix israélo-palestinienne. Cette fracture au sein de la société israélienne et du corps politique culminera en 1995 lors d’une campagne vindicative menée par le Likoud contre le Premier ministre, Yitzhak Rabin, artisan des accords d’Oslo (voir ci-dessous). Le 4 novembre 1995, il sera assassiné par un militant religieux d’extrême droite.

22 novembre 1974 : l’OLP obtient le statut d’observateur à l’ONU

Le 13 novembre 1974 Yasser Arafat est invité par l’Assemblée générale de l’ONU pour discuter de la question de la Palestine. Le 22 novembre, l’Assemblée générale adopte la résolution 3236 qui reconnaît aux Palestiniens le droit à l’autodétermination, le droit à l’indépendance et à la souveraineté, et le «droit au retour» des réfugiés. Alors que la situation internationale de l’OLP s’améliore, celle d’Israël se dégrade. En 1975, l’ONU adopte la résolution 3379 déclarant que «le sionisme est une forme de racisme et de discrimination raciale», déniant ainsi au mouvement de libération nationale juif toute légitimité. Cette résolution sera dénoncée en 1991.

8 décembre 1987 : la première Intifada et la naissance du Hamas

Dans les territoires de Gaza et de Cisjordanie, occupés par l’armée israélienne depuis 1967, une colonisation intensive des terres provoque le soulèvement de la population le 8 décembre 1987 dans le camp de réfugiés de Jabaliya à Gaza. C’est le début de la première Intifada ou «guerre des pierres» et pour la première fois la résistance s’organise non plus depuis l’étranger mais depuis les territoires occupés.

Si l’OLP cherche dans un premier temps à prendre le contrôle du mouvement, elle se heurte à la concurrence du Hamas, créé le 14 décembre 1987 par les Frères musulmans, mouvement égyptien actif à Gaza, qui s’est donné comme mission l’avènement d’un Etat islamique palestinien et la destruction d’Israël. Le Hamas est considéré aujourd’hui comme une organisation terroriste par de nombreux pays, mais pas par l’ONU. Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique palestinien, ainsi que les forces armées et de sécurité israéliennes figurent néanmoins sur la «liste de la honte» de l’ONU.

Les archives de la RTS
Dans les territoires occupés, Temps Présent 21.09.1989
1989

1993 : les accords d’Oslo et la création de l’Autorité palestinienne

Alors que les violences en Palestine se déchaînent, des négociations secrètes sont entamées au début des années 1990 sous le patronage de Washington pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien. Un premier accord est signé entre Israël et l’OLP le 13 septembre 1993, qui prévoit une autonomie transitoire pour la Palestine et un retrait progressif, mais limité, d’Israël de Cisjordanie et de Gaza. Les deux parties se mettent ainsi d’accord pour reconnaître comme ligne de démarcation entre le territoire palestinien et israélien, les frontières établies lors des conventions d’armistice de 1949.

Les archives de la RTS
A la veille des Accords d'Oslo, Temps présent 09.09.1993

L’accord permet également la création de l’Autorité palestinienne, sorte de proto-Etat palestinien placé sous la direction de l’OLP. Un deuxième accord est signé le 28 septembre 1995 par Yitzhak Rabin et Yasser Arafat, qui prévoit le découpage des territoires palestiniens en trois zones, où l’autorité israélienne et palestinienne s’applique de façon différente. Yitzhak Rabin procède au retrait des troupes militaires des villes de Cisjordanie, de Gaza et des territoires placés sous autorité palestinienne.

Le processus de paix se poursuit mais s’enlise, et les négociations se heurtent aux réalités politiques et territoriales et à la violence des combats et des attentats suicide menés sur le terrain. A partir de 2004, la droite israélienne menée par Benyamin Netanyahou s’oppose à la politique des retraits.

1er décembre 2003 : l’initiative de Genève sous l’égide de la diplomatie suisse

A partir de 2002, alors que la seconde Intifada fait rage, l’initiative de Genève réunit Palestiniens et Israéliens, désireux de débloquer la situation, pour élaborer un projet de paix détaillé. On doit cette initiative à Alexis Keller, professeur à la Faculté de droit de l’Université de Genève. Les négociations se déroulent sous le patronage du gouvernement suisse et l’accord est signé le 1er décembre 2003 par des personnalités représentatives de la gauche israélienne et des principales organisations palestiniennes. Il prévoit la création d’un Etat palestinien démilitarisé à l’intérieur des frontières du 4 juin 1967. Il s’étend sur la totalité de la bande de Gaza et sur 97,5 % de la Cisjordanie. Les 2,5 % restants seraient annexés par Israël pour regrouper les plus grosses colonies juives de la région de Jérusalem. L’accord prévoit également que Jérusalem sera la capitale des deux Etats et aborde le problème des réfugiés palestiniens. Cet accord, qui ne fut soutenu ni par le gouvernement israélien, ni par l’Autorité palestinienne, ne fut jamais appliqué.

Dès 2009, la Confédération diminue progressivement sa contribution financière à l'Initiative, passant de un million en 2009 à 180'000 francs en 2021,

Le 25 janvier 2022, le DFAE décide de se désengager financièrement de cette initiative à la fin 2023. Mais la Confédération continue de dépenser 1,8 millions de francs par an pour la promotion de la paix et des droits de l'homme.

Véronique Stenger

Cliquez sur ce lien pour découvrir le dossier de geneveMonde.ch sur l'Initiative de Genève.

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Sep 17th, 2024
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