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Léon Bourgeois, la paix par le droit

Jean-Michel Guieu
100 ans de multilatéralisme à Genève

Par Jean-Michel Guieu

Texte tiré de 100 ans de multilatéralisme à Genève, Editions Suzanne Hurter.

Le titre publié ici est de la rédaction de geneveMonde.ch

Surnommé en son temps « l’ange de la paix », le Français Léon Bourgeois (1851-1925) s’est fait au tournant du XXe siècle l’un des plus fervents défenseurs de la « paix par le droit », « deux idées inséparables en elles-mêmes : la paix, but de la société humaine ; le droit, unique moyen d’établir cette paix » (1901).

Docteur en droit (1876), il effectue d’abord une brillante carrière dans l’administration préfectorale, avant de s’engager dans la vie politique, comme député (1888-1905), puis sénateur de la Marne (1905-1925). Il cumule alors les charges ministérielles et les honneurs républicains, participant à treize cabinets entre 1888 et 1917, dirigeant le gouvernement en 1895-1896, avant de présider la Chambre des députés (1902-1904), puis le Sénat (1920-1923).

Son action publique est indissolublement liée à la paix, tant par les efforts qu’il accomplit à l’échelon national en faveur de la justice sociale que par l’action qu’il mène au service du développement de l’arbitrage international.

Claude Zurcher
Léon Bourgeois, homme d'Etat français, Prix Nobel de la Paix 1920. Photo Nobel Foundation archive
Léon Bourgeois, homme d'Etat français, Prix Nobel de la Paix 1920. Photo Nobel Foundation archive

Il est le père du « solidarisme », une doctrine qui prétend proposer une troisième voie entre individualisme et collectivisme : partant de l’idée d’une dépendance réciproque des individus, il affirme l’existence d’une « dette » que chacun contracte à sa naissance à l’égard des générations passées et futures et qui implique pour tout individu des devoirs à l’égard de ses semblables.

Appliquant cette théorie au champ des relations internationales, il entend organiser juridiquement l’interdépendance croissante des nations. En tant que chef de la délégation française aux Conférences internationales de la paix de La Haye de 1899 et 1907, il joue un rôle décisif dans l’adoption de la Convention pour le règlement pacifique des conflits internationaux (29 juillet 1899) qui codifie la pratique de l’arbitrage facultatif et crée une Cour permanente d’arbitrage. Dans son préambule, il y fait inscrire une formule reconnaissant « la solidarité qui unit les membres de la société des nations civilisées », une notion qu’il popularise avec son ouvrage « Pour la Société des Nations » (1909).

C’est logiquement qu’il préside en 1917 la Commission interministérielle d’études chargée de mettre au point un projet français de société des nations. Il représente ensuite son pays à la Conférence de la paix de 1919 comme membre de la Commission de la Société des Nations présidée par Woodrow Wilson, sans parvenir toutefois à imposer ses conceptions. Il soutient néanmoins la jeune organisation internationale et, en 1920, il est désigné à l’unanimité comme premier président du Conseil de la Société des Nations.

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Jul 12th, 2023
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