Face à la Perle du Lac, la rue Gustave-Moynier
Ce récit fait partie d'une série consacrée aux rues de Genève dont le nom se réfère à des personnalités qui ont fait la Genève internationale.
La rue Gustave-Moynier
La rue porte ce nom depuis 1988, qu’elle doit à Gustave Moynier. Né en 1826 à Genève, Gustave Moynier, diplômé en sociologie, s’intéresse rapidement aux problèmes de société et rejoint la Société genevoise d’utilité publique dès 1855, qu’il préside à dix reprises entre 1858 et 1884. Également docteur en droit, il fonde l’Institut du droit international en 1873. Touché par les thèses qu’Henry Dunant développe dans son livre "Un souvenir de Solférino", Gustave Moynier prend l’initiative de la conférence internationale de 1863, à l’origine de la création du Comité international de secours aux militaires blessés, futur CICR, dont il devient le premier président, jusqu’à sa mort en 1910 (à Genève). Il est également initiateur de la conférence diplomatique de 1864 qui adopte la Convention de Genève pour laquelle il s’emploie avec détermination à encourager l’adhésion de nombreux Etats.
Gustave Moynier a fait construire la magnifique villa du parc qui porte son nom en 1864. La demeure devient le siège du CICR avant que les autorités genevoises récupèrent la jouissance des parcs Moynier et de la Perle du Lac en échange du parc de l'Ariana, dévolu à la construction du siège de la Société des Nations. De nos jours, la villa Moynier abrite l’Académie de droit international humanitaire et de droits humains.
La petite rue Gustave-Moynier, perpendiculaire à la rue de Lausanne, débouche sur le parc Mon Repos. Sans précision quant à la décision du Conseil d’Etat de renommer cette rue, nous émettons l’hypothèse que, comme pour l’avenue Gustave-Ador, la nouvelle dénomination de cette rue entre dans la série d’événements organisés dans le cadre du 125e anniversaire de la création du CICR : en effet, en 1988, colloques, livres, médailles, expositions ne manquent pas de célébrer le travail accompli par l’institution depuis plus d’un siècle.
Notons que la petite-fille de Gustave Moynier, Marcelle, naît en 1888, est la fondatrice du Théâtre des Marionnettes de Genève, une institution culturelle centrale dans la vie des Genevoises et des Genevois. L’association L’Escouade, à l’origine du projet 100elles – il s’agit d’honorer des femmes en donnant leur nom à des rues à Genève - décide de renommer le boulevard du théâtre en boulevard Marcelle-Moynier, à la mémoire de la petite-fille de Gustave Moynier.
Lire également sur Gustave Moynier.
Liens et sources
- noms-geographiques.app.ge.ch
- Voir aussi : genevemonde.ch/entries/E8nK55o...
- Dictionnaire des rues de Genève, Jean-Paul Galland, avec la collab. d'Armande Berger, préface d'Olivier Reverdin, Genève : Promoédition, 3e édition, 1988, p. 92.
- Jean de Senarclens: "Moynier, Gustave", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 28.04.2008. Online: hls-dhs-dss.ch/fr/articles/041..., consulté le 26.05.2023.
- 100elles.ch/biographies/marcel... (consulté le 27.05.2023)
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