Le 24 octobre 1958, à l'occasion du 13eme anniversaire de la création des Nations unies, son secrétaire général, Dag Hammarskjöld, s'exprime en français pour rappeler les fondements de la Charte et l'importance de la coopération internationale.

Il fait également allusion aux trois concerts, dont celui de l'Orchestre de la Suisse romande, qui sont interprétés à l'occasion de cette journée anniversaire, conjointement à New York, Paris et Genève. (L'enregistrement de ces trois concerts est accessible sur le site des archives des Nations unies.)

Diplomate suédois, Dag Hammarskjöld (1905-1961) fut secrétaire général des Nations unies de 1953 à 1961. Il meurt tragiquement dans un crash aérien le 18 septembre 1961, en Rhodésie du Nord (l'actuelle Zambie). Le prix Nobel de la paix lui fut décerné l'année de sa mort, à titre posthume. (écouter le témoignage de Monique Rime, qui fut son assistante).

Texte de l'allocution de Dag Hammarskjöld dans cette vidéo:

"C'est le 13ème anniversaire de la naissance Nations-unies qui nous rassemble aujourd'hui.

Je suis heureux, une fois de plus, de vous accueillir à cette occasion.

C'est sur la toile de fond d'une guerre dans les dimensions et les effets destructeurs à l'échelon mondial que fut rédigé en 1945 la Charte de l'Organisation.

L'engagement solennel du préambule de la Charte de préserver les générations futures, grâce à un effort commun, du fléau de la guerre prenait son caractère d’urgence et toute sa valeur à la source tragique de ces années de souffrance.

Cet engagement indique ce que fut et ce que demeure le premier et le principal objectif des Nations unies.

Conjointement, une autre volonté s'exprimait. Celle de bâtir, grâce à un effort commun, un monde favorisant le progrès social et permettant de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.

Les auteurs de la Charte ont perçu le double aspect de ce préambule.

La coopération est indispensable si l'on veut sauver l'humanité du désastre de la guerre et l'aider à s’épanouir dans un cadre plus juste et à un niveau toujours plus haut.

Cette vérité, définie dans notre Charte il y a 13 ans, a été profondément gravée dans nos esprits par l'évolution des événements extérieurs.

Jamais dans l'histoire ne sont apparus aussi clairement qu'aujourd'hui à la fois les dangers de discorde et les immenses possibilités ouvertes par la coopération internationale.

Ces alternatives ainsi précisées, cette coopération à laquelle les Nations unies offrent tant de possibilités acquiert une signification des plus étendue.

Au cours de 13 années où il a été à la disposition des gouvernements, le mécanisme des Nations unies s'est plus d'une fois, et dans des voies bien différentes, révélé capable de réduire les tensions et les menaces de guerre. Aussi bien qu’il agit pour les fondements d’une entreprise harmonieuse.

Dans les années à venir, notre organisation a un champ d'action immense à condition que le but de la Charte soit toujours présent dans notre esprit et que notre volonté d'agir soit toujours plus ferme.

Puisse la musique entendu aujourd'hui renforcer notre volonté et mieux nous faire comprendre le but de l'action.

En même temps que nous nous rassemblons à New York pour écouter l'orchestre de symphonique de Boston, d'autres auditoires sont réunis pour l'écouter Yehudi Menuhin à Paris et l'Orchestre de la Suisse romande à Genève.

Ce triptyque musical sans précédent est radiodiffusée dans toutes les parties du monde.

Aux éminents artistes qui s’expriment aujourd’hui dans cette langue universelle qu’est la musique, je veux rendre hommage et adresser nos remerciements."