Robert Schuman, homme d'Etat français, fut invité aux rencontres internationales de Genève en 1953 pour parler de l'angoisse du temps présent et des devoirs de l'esprit. Il dédie sa conférence au thème des causes sociales et politiques de l'angoisse au sein du peuple français et plus largement en Europe. Un discours qui n'est pas sans écho avec l'actualité.

En tant que père fondateur de l’Union européenne, Robert Schuman ne manque pas, en ouverture, de saluer le rôle de Genève dans la construction de la paix, ville « si représentative de l’esprit international, de l’esprit de paix et pas seulement par les mots » et pour laquelle il nourrit une affection particulière.

Il s’agit de rendre à nos populations la confiance en elle-même

Parmi les maux sources de l'angoisse du temps, Robert Schumann identifie surtout le chômage, l'injustice et l'égoïsme. Il rappelle la nécessité de ne pas céder aux sirènes populistes quand les vents du marché de l'emploi s'inversent, comme ce fut le cas en Allemagne dans les années 1930. « Il s’agit de rendre à nos populations la confiance en elle-même » affirme-t-il. En tant que pro-européen, père fondateur des institutions européennes, Robert Schuman voit dans la construction européenne le chemin de cette confiance retrouvée, une manière d'œuvrer collectivement pour la prospérité des peuples et des nations.

Consulter également le site des Rencontres internationales de Genève