Fridtjof Nansen, scientifique, explorateur, diplomate et humanitaire norvégien
Par Rebecca Viney-Wood
Texte tiré de 100 ans de multilatéralisme à Genève, Editions Suzanne Hurter.
Né à Christiania (actuel Oslo) en 1861 , Nansen a commencé sa carrière en étudiant la zoologie. L’opportunité de participer, pendant ses années d’études, à un voyage en mer pour étudier la zoologie arctique donna à Nansen le goût de l’exploration polaire et de la découverte scientifique.
Il acquit une notoriété internationale grâce à son expédition de 1888 avec son navire Fram, au cours de laquelle il traversa avec succès l’intérieur du Groenland. La rencontre de Nansen avec les Inuits du Groenland contribua à forger sa vision égalitaire du monde : pour lui, il n’y avait pas de différences entre les peuples, et en particulier entre les peuples tenus pour « civilisés » et « primitifs ». Cette conviction devait exercer par la suite une profonde influence sur son approche humanitaire.
Patriote norvégien, Nansen soutint, en 1905, la séparation pacifique de la Norvège et de la Suède. En 1906, il fut nommé premier ambassadeur de Norvège à Londres, poste qu’il quitta deux ans plus tard. Après ce bref interlude diplomatique, Nansen revint à sa carrière de scientifique et d’explorateur.
En 1913, il entreprit une enquête sur la possibilité d’une route commerciale entre l’Europe occidentale et l’intérieur de la Sibérie. L’année suivante vit la publication d’un rapport sur ses expériences en Russie, où il décrit notamment sa rencontre avec les peuples autochtones samoyèdes. Nansen conserva son intérêt pour la Russie et ses populations et, en 1918, organisa le rapatriement de centaines de milliers de prisonniers de guerre de la Russie vers 26 pays différents. En 1921, il utilisa sa réputation de neutralité pour négocier, avec succès, un accord entre le gouvernement russe et les agences de secours occidentales, afin d’aider les victimes de la famine en Russie. Le dévouement de Nansen pour la cause des réfugiés russes l’a amené à accepter sa nomination au poste de premier haut-commissaire aux réfugiés sous l’égide de la Société des Nations et à créer son fameux « passeport Nansen ». Par la suite, Nansen a également plaidé la cause des réfugiés arméniens, dont il s’est occupé en sa qualité de haut-commissaire. En 1922, son engagement pour les réfugiés a été couronné par le Prix Nobel de la paix. Nansen meurt brusquement d’une crise cardiaque à l’âge de 68 ans, en mai 1930.
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Illustration de couverture: Deutsches Bundesarchiv
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