Après la guerre, la communauté scientifique se réconcilie à Genève
Le haut-commissaire français à l’énergie atomique, Francis Perrin, foule le tarmac de Cointrin le 12 septembre 1958. Ce savant français, fils du prix Nobel de physique de 1926, qui a eu pour précepteurs Pierre et Marie Curie, participe à la deuxième conférence sur les usages pacifiques de l'énergie atomique organisée par les Nations Unies à Genève.
La fin du secret atomique
Cette conférence se tient au Palais des Nations à Genève. Pas moins de 46 gouvernements y sont représentés et environ 6000 spécialistes participent à cette rencontre. Comme on l’entend dans cette interview du 12 septembre 1958 donnée à la RTS, alors TSR, le discours d’ouverture du Français Francis Perrin insiste sur le caractère inédit de cette réunion post-guerre.
Aussi le scientifique se réjouit-il de la déclassification, intervenue peu auparavant, de tout ce qui avait trait à l’énergie atomique. Pour lui, cette conférence sort le monde «d’une situation artificielle et dangereuse», «empoisonnée» depuis la dernière guerre, où chaque pays gardait jalousement son savoir-faire, et permet la reprise des relations «normales» entre scientifiques, aussi bien Américains que Russes.
«On a reconnu que toute politique de secret était sans fondement. Il y a une libération complète. Ce, d’autant plus, dit-il dans l’interview, que nous ne savions vraiment rien de ce qui était fait en Union soviétique dans le domaine de l’énergie atomique. A l’occasion de cette conférence, nos collègues ont révélé tous leurs efforts remarquables […] Nous ignorions même les noms de nos homologues qui travaillaient en Union soviétique dans l’énergie atomique». Francis Perrin, considère ainsi qu'un grand pas est franchi avec cette conférence. Un processus «irréversible» est en marche, estime-t-il. Si cette conférence permet effectivement l'échange scientifique et technique sur les usages pacifiques du nucléaire au-delà du Rideau de fer, elle témoigne surtout du nouveau rôle diplomatique donné aux scientifiques après la Seconde Guerre mondiale.
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