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Après la guerre, la communauté scientifique se réconcilie à Genève Featured

September, 1958
Radio Télévision Suisse

Le haut-commissaire français à l’énergie atomique, Francis Perrin, foule le tarmac de Cointrin pour la deuxième fois au moins ce 12 septembre 1958. Ce savant français, fils du prix Nobel de physique de 1926, qui a eu pour précepteurs Pierre et Marie Curie, vient échanger, durant deux semaines avec des pointures du monde entier. Le sujet ? L’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.

Tel est l’objet de la deuxième conférence de l’ONU, que s’apprête à présider le Français et qui a été initiée par Dwight David Eisenhower lors de son discours «L’atome pour la paix», lequel vient de donner également naissance à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). A l’Assemblée générale des Nations unies en 1953, le président américain annonçait vouloir «se consacrer corps et âme à la recherche du moyen grâce auquel le génie inventif miraculeux de l’homme ne sera[it] pas l’instrument de sa mort, mais le bienfaisant auxiliaire de sa vie». Le but : détourner la puissance de l’atome de ses applications militaires et le mettre au service de la paix.

Une déclassification nécessaire

Cette deuxième réunion d’envergure internationale se tient au Palais des Nations à Genève car, note l’AIEA dans ses archives, «il possède tous les moyens nécessaires pour une conférence de cette importance, notamment les moyens d’interprétation en plusieurs langues». Pas moins de 46 gouvernements y sont représentés et environ 6000 spécialistes affluent pour cette deuxième édition. Comme on l’entend dans son interview du 12 septembre 1958 donnée à la RTS, alors TSR, le discours d’ouverture du Français Francis Perrin souligne le caractère inédit de cette réunion post-guerre.

Les archives de la RTS
Francis Perrin, haut-commissaire français à l'énergier atomique
September 12th, 1958

Aussi le scientifique se réjouit-il de la déclassification, intervenue peu auparavant, de tout ce qui avait trait à l’énergie atomique. Pour lui, cette conférence sort le monde «d’une situation artificielle et dangereuse», «empoisonnée» depuis la dernière guerre, où chaque pays gardait jalousement son savoir-faire, pour reprendre des relations «normales» entre scientifiques, aussi bien Américains que Russes, dans une optique de pacification des relations.

«On a reconnu que toute politique de secret était sans fondement. Il y a une libération complète. Ce, d’autant plus, dit-il dans l’interview radio donnée à la RTS d’alors, que nous ne savions vraiment rien de ce qui était fait en Union soviétique dans le domaine de l’énergie atomique. A l’occasion de cette conférence, nos collègues ont révélé tous leurs efforts remarquables […] Nous ignorions même les noms de nos homologues qui travaillaient en Union soviétique dans l’énergie atomique».

Si cette conférence est bien scientifique et technique, elle a donc avant tout une grande portée politique. En effet, elle symbolise à la fois le relâchement des tensions internationales et la normalisation du domaine atomique.

Un grand pas a ainsi été franchi vers le rétablissement de la confiance. Un processus «irréversible» est en marche, estime Francis Perrin. Deux autres conférences internationales sur l’utilisation pacifique de l’énergie atomique se tiendront en 1964 et 1971. La communauté scientifique est réconciliée.

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Jun 5th, 2023
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