Jimmy Carter : « La Suisse et Genève, le lieu où dissiper et éliminer la haine »
Pour son premier voyage européen, le président américain Jimmy Carter jette son dévolu sur la Suisse et plus précisément sur Genève. Nous sommes le 9 mai 1977 lorsque le Démocrate foule le tarmac genevois. Cela ne fait que quelques mois qu’il a emporté la présidentielle américaine face à son prédécesseur républicain Gérald Ford. Jimmy Carter arrive tout sourire, le pas dynamique. Dans une poignée d’heures, il doit rencontrer le président syrien Hafez al-Assad. C’est une opération de charme et d’espoir, après que les relations américano-syriennes ont repris timidement trois ans auparavant, quand Richard Nixon a finalement rencontré le même Hafez al-Assad, après des années de rupture de relations diplomatiques, suite à la guerre des Six jours.
Après la politique des petits pas d’Henry Kissinger, Jimmy Carter opte pour un « règlement global au Proche-Orient ». Pour cette seule rencontre, que l’on veut croire prometteuse, quelque 700 journalistes ont afflué du monde entier. L’hôtel Intercontinental est entièrement mobilisé pour accueillir la rencontre historique et la presse internationale. Mais Hafez el-Assad se montre très ferme sur ses frontières et cette conférence sera ultérieurement qualifiée d’échec. Les accords de Camp David, qui président le premier traité de paix entre Israël et un pays arabe, seront pourtant signés moins de 18 mois plus tard.
Il faudra attendre 1990 pour la rencontre américano-syrienne suivante. Et en pleine offensive générale contre l’Irak, elle est glaciale. La Syrie, qui n’est alors plus soutenue par Moscou, rallie toutefois la coalition internationale. Les deux suivantes se déroulent encore à Genève : en 1994 et en 2000, un même face-à-face : Bill Clinton et Hafez el-Assad.
Entre ces deux sommets américano-syriens infructueux, Jimmy Carter est revenu à Genève. En 1996, c’est en tant que médiateur qu’ il revient à l’hôtel intercontinental, où Bill Clinton l’a officieusement mandaté pour intercéder auprès du président du Zaïre Sese Mobutu qui doit y rencontrer son homologue malien Moussa Traoré.
De la Suisse et de Genève, il dit « tous les pays du monde considèrent Genève et la Suisse comme le lieu où dissiper et éliminer la haine. Personne ne peut envisager un meilleur endroit que cette magnifique ville de Genève pour envisager de nouvelles perspectives ».
En 2002, Jimmy Carter reçoit le Prix Nobel de la Paix. Le 39e président des Etats-Unis, dont la fondation est connue pour ses bons offices de paix, vit encore aujourd’hui dans sa maison de Plains, en Géorgie. Avant d’être sous soins palliatifs en avril 2023, il a écrit au président Joe Biden pour l’enjoindre de ne pas accepter le tracé d’une route dans la réserve nationale de l’Alaska. Écologiste avant l’heure, Jimmy Carter avait signé l’Alaska Lands Act, au début de son mandat, soit la plus grande extension de terres protégées de l’histoire américaine. Il a fêté ses 99 ans le 1er octobre 2023.
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A time for dialogue
In 2003, a man from Geneva initiated a dialogue between Israelis and Palestinians far from the diplomatic arena. His aim: to achieve a two-state solution. The RTS archives bear witness to the dynamic generated by this ‘Geneva Initiative’.