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Henry Kissinger, « Real diplomate » à la Conférence de Genève

December 21st, 1973
Benoît Perriard

Photo de couverture: capture écran Archives RTS

Le conflit israélo-arabe a été jalonné de négociations pour la paix tout au long du XXe siècle. Depuis la naissance de l’Etat d’Israël en 1948, guerres ou tensions n’ont cessé de déchirer le Proche-Orient et Genève s’est avéré un lieu propice à des discussions et des manœuvres diplomatiques dont les conséquences se sont déployées à plus longs termes. Tel fut le cas de la Conférence de Genève de 1973, ouverte le 21 décembre.

Kissinger prend la main

Présidée par le Secrétaire général des Nations Unies Kurt Waldheim, avec pour co-présidence les Etats-Unis et l’URSS, représentée par son ministre des Affaires étrangères Andreï Gromyko, la Conférence a pour objectif d’ouvrir à des négociations, après la guerre du Kippour d’octobre 1973, qui avait vu la victoire d’Israël sur la coalition militaire conduite par l’Egypte et la Syrie. Pratiquant la « diplomatie de la navette », servant d’intermédiaire itinérant, Henry Kissinger domine rapidement les négociations et donne ainsi aux Etats-Unis le rôle de premier acteur au Moyen-Orient.

Realpolitik en action

Secrétaire d’Etat sous la présidence de Nixon depuis le mois d’octobre 1973, Henry Kissinger met en pratique une diplomatie des petits pas. Il cherche des progrès graduels, car rien n’autorise à espérer un unique accord qui résoudrait le problème israélo-arabe. Le but de cette stratégie était-il également de servir la Realpolitik que Kissinger était en train d’introduire à la Maison-Blanche? Cette politique dite réaliste, terme apparu en Allemagne au XIXème siècle, vise à mener une politique étrangère où l’on cherche avant tout l’intérêt de son propre pays, tout en mesurant les forces de chacun. On pense pratique et non idéologique. Alors conseiller à la sécurité nationale, dès 1969, Kissinger avait suggéré à Richard Nixon d’entrer en discussion la Chine maoïste, ce qui aboutira à la normalisation des relations sino-américaines dès 1971.

Un chemin vers Camp David

Reste que la Conférence de Genève – dont on voit sur ces images de la RTS l’arrivée des délégations au Palais des Nations, ne débute pas sous les meilleurs auspices. Seuls les ministres des Affaires étrangères de l’Egypte, de la Jordanie et d’Israël sont présents. La place de la Syrie reste vide. Damas avait prévenu : si l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) n’était pas invitée, elle ne participerait pas à ces discussions à l’ONU. Or Israël les Etats-Unis ne reconnaissant pas l’OLP, la Syrie avait fait savoir quelques jours plus tôt, à la suite de la tournée préparatoire de Henry Kissinger à Damas, son refus d’être présente à Genève.

A l’issue des discussions au Palais des Nations aucun accord n’a été signé, mais cette conférence a ouvert le chemin pour des négociations ultérieures, tels les célèbres accords de Camp David en 1978 et finalement la signature d’un traité de paix en mars 1979. La diplomatie des petits pas…

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Benoît Perriard
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May 30th, 2023
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