Quand Pierre Aubert parlait désarmement avec George Bush
«Essayer de rétablir un certain climat de confiance entre l'Est et l’Ouest». Ce sont les mots du président de la Confédération Pierre Aubert pour expliquer aux journalistes son invitation à l’intention de George Bush, alors vice-président des Etats-Unis, en ce 4 février 1983.
Le temps est encore à la Guerre froide quand se tient cette rencontre au Château du Reposoir, à Pregny-Chambésy, aux portes de Genève. Pierre Aubert souhaite parler des armes nucléaires et surtout d’un traité de désarmement qui bannirait les équipements nucléaires à moyenne portée (INF) et les missiles intercontinentaux (START).
La visite européenne du vice-président Bush
C’est dans le sillage d’une visite du Comité de Désarmement de l’ONU que le vice-président américain rencontre Pierre Aubert. L’Américain effectue une tournée européenne de onze jours afin d’assurer à ses alliés que les Etats-Unis désirent vraiment une réduction des armements. En faveur de « l’option zéro », soit un abandon total de certaines armes, il cherche également à signifier à l’URSS que son pays est ouvert à toute autre proposition, pour autant qu’elle soit « raisonnable ». A l'ONU, George Bush effectuera un discours et rencontrera les chefs des délégations américaines et soviétiques travaillant aux négociations pour les traités de désarmement INF et START.
La crise des euromissiles avait marqué de nouvelles crispations dès la fin des années 1970. Le contexte tendu qui entoure cette tournée européenne de George Bush en est la résultante. En effet, le déploiement des missiles nucléaires soviétiques à moyenne portée SS-20 avait ravivé un climat de peur Est-Ouest pour les pays européens, craignant des attaques ciblées sur des objectifs militaires ou industriels.
Une étape vers le désarmement
Après sa visite à l'ONU, George Bush rencontre donc Pierre Aubert, par ailleurs chef du Département fédéral des affaires étrangères, en plus de sa fonction, cette année-là, de président de la Confédération. Pierre Aubert a rappelé au vice-président américain la neutralité helvétique, voulant sans aucun doute signifier à son interlocuteur la disposition de la Suisse à offrir un espace de dialogue et de négociation entre l’Est et l’Ouest. Cette visite en Suisse de George Bush est une des nombreuses étapes qui ont mené, quatre ans plus tard, à la signature du traité, par Reagan et Gorbatchev, pour la diminution des armes nucléaires à moyenne portée (INF). Pour cela, il a fallu une première rencontre entre Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev à Genève, le 19 novembre 1985, qui sera suivi du sommet de Reykjavik, les 11 et 12 octobre 1986.
Photo de couverture: capture d'écran de la vidéo RTS
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