Premier pas internationaux à Genève pour l'environnement
Photo: ouverture de la première Conférence sur le climat, en février 1979. Source Organisation mondiale de la météorologie (voir la légende détaillée à la fin de cet article).
L’alarmisme actuel n’était alors pas encore de mise. En février 1979 se réunit à Genève la première Conférence mondiale sur le climat, mais l’événement passe presque inaperçu. Les journaux locaux ne lui prêtent à l’époque que peu d’attention (1). Dans son bref « historique du changement climatique », l’ONU passe l’événement sous silence (2). Cette question du changement climatique est pourtant déjà posée une première fois au sommet « Planète Terre » des Nations Unies de Stockholm en 1972 (3) et par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) en 1976 (4).
Pour discrète qu’elle puisse paraître, cette première Conférence mondiale attire tout de même 350 experts du climat et du genre humain de 53 pays et 24 organisations internationales au Centre international de conférences de Genève, à l’invitation de l’OMM, en collaboration avec nombre d’agences onusiennes et autres (UNESCO, FAO, PNUE, OMS…). Les spécialistes proviennent des domaines les plus divers, de l’agriculture à l’énergie en passant par la médecine, l’écologie ou encore l’économie (5).
Conditionnel encore de mise
L’assemblée se réduit à une centaine d’experts pour la seconde semaine de débats. A l’issue de celle-ci, les organisateurs publient un appel aux nations pour qu’elles engagent sans tarder « l’action requise […] pour prévoir et prévenir les changements climatiques qui seraient dus à l’activité de l’homme »(6). On en est encore au conditionnel, mais la conférence conclut clairement que «les émissions anthropiques de dioxyde de carbone pourraient avoir un effet à long terme sur le climat»(7).
Malgré ces débuts hésitants, Genève reste le point de départ de bien des initiatives en la matière : mise en place d’un Programme climatologique mondial, série de conférences de plus en plus médiatiques au fur et à mesure de l’aggravation des résultats (à Genève, mais aussi à Toronto, Rio, Kyoto…), avec des engagements nationaux sur les émissions et le réchauffement. Et puis, même si elle arrive plus tard, « la création du désormais bien connu Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a également été initiée lors de cette conférence à Genève. » (8)
Consulter également le site genevaenvironnementnetwork.org
Notes et références
- Cf. Gazette de Lausanne du 10.02.1979, p. 11, et Journal de Genève du 24.02.1979, p. 12.
- un.org/fr/chronicle/article/de...
- Ibid.
- WMO 50 years of service, public.wmo.int/en/resources/li...
- OMM, Historique des activités climatologiques, public.wmo.int/fr/bulletin/his...
- Ibid.
- IS@DD, 1979, première conférence sur le climat, ise.unige.ch/isdd/spip.php?art...
- Office de presse et d'information du gouvernement fédéral, Les conférences sur le climat mondial, Une rétrospective, bundesregierung.de/breg-fr/ser...
Légende détaillée: Ouverture de la Conférence mondiale sur le climat, février 1979. De gauche à droite, R. Schneider, Secrétaire général adjoint de l'OMM; F. Mayor, Directeur général adjoint de l'UNESCO; R.W. Phillips, Directeur général adjoint de la FAO; M.K. Tolba, Directeur exécutif du PNUE; H. Mahler, Directeur général de l'OMS; K.K.S. Dadzie, Directeur général pour le développement et la coopération économique internationale de l'ONU; D.A. Davies, Secrétaire général de l'OMM; R.M. White, Président de la Conférence; Ju.A.Izrael, Premier Vice-Président par interim de l'OMM; E.K. Fedorov; Sir John Kendrew, Secrétaire général du CIUS; O. Vasiliev, Directeur adjoint de l'IIASA; et H. Taba, Directeur de la Planification des programmes et des relations avec l'ONU au Secrétariat de l'OMM.
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