Le jeune artiste syrien a travaillé dans l'art dramatique et le cinéma. Pour lui qui est kurde d'origine et qui a fait sa vie au rythme d'une succession de tragédies, il y a bien sûr les conséquences du Traité de Lausanne. Des décisions politiques terribles pour ces ancêtres kurdes d'Alep, mais pas seulement pour les siens. Aujourd'hui, Judi dit que l'on doit faire face au système de colonialisme et imaginer une résistance. C'était aussi la raison de sa présence au New World Embassy de Nilüfer Koç et Jonas Staal en septembre dernier.

Le comédien et scénariste raconte son enfance à Alep, l'interdiction qu'il avait de trouver la littérature politique que son père cachait en raison du danger. Puis, il évoque son rapport aux révolutionnaires kurdes comme Abdullah Öcalan, un équivalent de Che Guevara. Avant de faire le choix de venir en Suisse pour y trouver une vie meilleure, il a longtemps observé avec un regard critique sa vie de Kurde syrien. Aujourd'hui, il avance et parle de ces objectifs sans regarder en arrière, sans s'appitoyer sur les dégâts des traités et autres événements qui ont condamné son peuple à vivre dispersé en Iran, Irak, Syrie et Turquie et dans les conditions difficiles que l'on connaît.

Propos recueillis par David Glaser