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Visite du Général Lebed à Genève Featured

March, 1997
Genève
Club Diplomatique de Genève
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Conquérant et charmeur - Alexandre Lebed
Conquérant et charmeur - Alexandre Lebed

"L'homme le plus populaire de Russie et qui sait, son futur Président, a séduit les Français et les Suisses lors de sa visite à Paris et à Genève. Lors de divers interviews et conférences il a réaffirmé sa volonté politique et a dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. La coalition qui s'efforce de l'empêcher d'accéder au pouvoir ne l'effraie pas."

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Star médiatique ou futur maître du monde? Le Général Lebed à Genève
Star médiatique ou futur maître du monde? Le Général Lebed à Genève

Salle comble pour recevoir le célèbre Général Lebed à Genève, le 21 février dernier. Dans une bousculade très genevoise, polie, bien élevée et élégante, ambassadeurs, étudiantes, journalistes et citoyens accouraient pour le show admirablement organisé par André Schneider pour le Club diplomatique, le Centre de politique de Sécurité et l'Association Suisse de politique étrangère. Dans un silence d'Opéra, chacun retient son souffle. La voix de basse s'élève. Le charisme opère sur les femmes. L'atmosphère est celle d'une campagne électorale. C'en est peut-être une d'ailleurs.

Le discours dostoïévskien s'épanche comme un fleuve: Le Général décrit la société russe d'aujourd'hui, les maux des Russes, les disfonctionnements du système, les abus de la nomenklatura. Il parle des étonnements de sa vie, un peu comme le faisait Rousseau. Les petits et moyens propriétaires travaillent dur et gagnent peu. Ils sont coupés du pouvoir, désillusionnés. Lui, il a grimpé toute l'échelle, et, arrivé au sommet, découvrit avec surprise comment les décisions se prenaient, ou souvent ne se prenaient pas. Et de conclure comme tous les Russes: cependant c'est un pays tellement riche! Que faire ? écrivait Oulianov à Genève au début de ce siècle.

Cette même question, elle fut posée par un anonyme dans le public. Car nous sommes en Suisse, et le privilège qu'ont les participants à ce type de conférence, c'est de pouvoir poser n'importe quelle question à comme dans une Landsgemeinde. Et Lebed répond. répond, répond avec patience et bonté. L'étoffe de l'homme apparaît. Le diagnostic est plus facile que le remède. Mais la patience, l'obstination, l'acharnement font la force du Général Lebed.

Article d'Alain Nicollier

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Colonel Ernst, André Schneider, Cornalio Sommaruga et Professeur Kurt Gasteyger
Colonel Ernst, André Schneider, Cornalio Sommaruga et Professeur Kurt Gasteyger

Le Club Diplomatique de Genève et le Centre de Politique de Sécurité Genève (qui relève de la Confédération Suisse) ont invité le Général Lebed et son épouse à Genève. Le Général a accepté cette invitation. Ainsi, le vendredi 21 février, près de 100 journalistes ont participé à la conférence de presse donnée par le Général et plus de 700 personnes, essentiellement issues du monde diplomatique, ont assisté à l'exposé intitulé «La situation politique dans la Fédération Russe», suivi par un jeu de questions et de réponses.

Le Général A. Lebed est né dans la capitale des Cosaques du Don en 1950. Après s'être engagé à l'école des parachutistes, il a franchi toutes les étapes des divers commandements; il suit l'Académie Militaire, puis prend la tête de la 14ème Armée de Russie. Il se forge une réputation de héros, en mettant fin aux combats entre les habitants de Transdniestrie et les troupes moldaves. En 1995, il démissionne des forces armées et se lance dans la carrière politique. Lecteur assidu, le Général devient écrivain et publie un livre classé au rang des best-sellers en Russie, suivi par plusieurs autres livres.

Elu député de Toula en 1995, il se présente à l'élection présidentielle en 1996, où son score permet une alliance avec le Président Boris Elstine, qui le nomme Secrétaire du Conseil de Sécurité. C'est à ce titre qu'il signe le 31 août 1996 à Daghestan un accord de paix avec les leaders tchétchènes, mettant fin au conflit et permettant l'organisation d'élections présidentielles en Tchétchénie. Quittant ses fonctions le ler octobre, le Général fonde un parti politique et entend être des plus actifs sur la scène politique en vue des prochaines élections présidentielles russes. «Je serai Président de la Russie avant l'An 2000 », a dit le Général. Son exposé à Genève a connu un franc succès et le Général a pu rencontrer en privé un certain nombre de personnalités du monde international et se familiariser davantage avec le rôle de la Croix Rouge.

Logés dans les suites «haute sécurité» de l'Hôtel Président Wilson, face au Lac Léman et au massif du Mont-Blanc, le Général a pu rencontrer quelques amis au club cossu «The Library» de l'Hôtel d'Angleterre. Le Général repartant le lendemain à Moscou, où il devait assister à la «Journée Militaire», quelques personnalités de son Etat-major ont visité Chamonix et séjourné à l'Hôtel Mont-Blanc en compagnie de Dominique Föllmi et André Schneider, le premier, ancien Président du Gouvernement de l'Etat de Genève et actuel Président du Diplomatique de Genève, et le second, Vice-Président du Club Diplomatique ainsi que Président du Conseil d'Administration du «Groupe Sidéco», qui a récemment ouvert une société à Moscou, spécialisée dans les relations gouvernementales et industrielles.

Article de Dominique Föllmi

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Il faut une Russie forte
Il faut une Russie forte

La Russie est dans une situation de dangereux déséquilibre. Il faut éviter que cette instabilité s'accroisse, car le monde n'a pas intérêt à ce que la Russie s'effondre. Actuellement, la criminalité est en hausse, les salaires en chute libre, ce qui permet à des groupes influents d'agir dans l'illégalité et de développer les trafic en tous genres. Le vide social et l'absence de pouvoir politique affaiblissent la Russie, ce qui risque d'entraîner un effondrement économique du pays avec toutes les conséquences et les problèmes que cela provoquera. Il faut donc un pouvoir fort, qui dirige le pays. Les modèles classiques de l'économie n'ont pas donné les résultats escomptés. Cela a entraîné un retard économique et technique qu'il sera difficile de rattraper. Le système russe va devoir s'appuyer sur la haute technologie et pour ce faire, il faudra des décisions claires, efficaces et rapidement mises en oeuvre. Cela ne pourra se faire qu'avec un pouvoir fort qui s'appuie sur des analyses précises. Le système industriel de la Russie, vétuste et gigantesque, ne peut pas être remis en état. Il faut donc consacrer les énergies à créer des infrastructures. Il faut investir dans le capital humain, les techniques nouvelles, là où le pouvoir actuel investit de moins en moins. Il faut sauter l'étape présente, faire un saut dans le futur, dans la société de l'information el de la technique. Il faut bâtir une Russie solide dans l'optique planétaire. Pour ce faire, il faut une volonté politique et des ressources pour le réaliser. Il faut soutenir la Russie, car son effondrement et son évitable éclatement serait une catastrophe planétaire.

Il faut aimer et aider la Russie

La survie de la Russie est essentielle pour l'Europe. La Russie représente 1/6 des terres émergées du globe, elle est un pont naturel entre l'Asie. Les centrales nucléaires ont des systèmes de défense médiocres et si le «collier de perles», qui unit la Russie, se brisait cela pourrait avoir des conséquences catastrophiques, voire déboucher sur une troisième guerre mondiale où il n'y aura pas de vainqueur (ou ce dernier mourra 24 heures après le vaincu...). En outre, la Russie dispose de ressources énormes. La coincer dans un cadre étroit serait voué à l'échec. Il faut encourager une Russie stable et civilisée. «Nous ne savons pas encore faire beaucoup de choses, mais nous apprendrons et ceux qui nous aident aujourd'hui auront beaucoup à gagner». Tout est lié. L'Europe, sans les ressources de la Russie, ne peut pas survivre. Il y a des menaces à l'Est et à l'Ouest. Nous faisons partie de l'Europe et nous devons donc créer l'axe essentiel Paris-Bonn-Moscou et créer un système de sécurité européen.

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L'OTAN
L'OTAN

La babouchka avait une barbe elle serait grand-père... Pendant des années les Russes ont développé un sentiment d'hostilité envers l'OTAN. Cela est resté gravé dans leurs esprits. Aujourd'hui ils sont davantage préoccupés par leurs problèmes intérieurs. Je pense que les Américains précipitent les choses pour le cinquantenaire du Plan Marshall. On est en train de construire un poulailler au lieu de peser sérieusement les projets futurs, et cela me navre. Il faut créer un nouveau système de sécurité en Europe et ce système serait inconcevable sans la Russie qui couvre la moitié du territoire européen. En outre, il faut créer un système commun de sécurité européen et mondial qui ne soit pas facteur d'insécurité et qui prenne des mesures efficaces de prévention pour la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogue, d'armes, les catastrophes naturelles et les problèmes écologiques. L'OTAN n'est plus adapté et la Russie n'est plus un ennemi pour l'Europe. Il faut attribuer à l'OTAN de nouvelles fonctions, et changer son nom.

«Des millions de dollars ont quitté la Russie. Comment allez-vous les ramener?»

Effectivement, 250 à 260 millions de dollars sont partis, notamment via la Suisse. C'est normal, car le manque de sécurité fait fuir les capitaux. Le parti communiste et la Nomenklatura ont spolié et humilié le pays. Il faut cesser cela. En Russie, il n'y a pas de règles, c'est la loi de la jungle, cette situation sauvage prédomine dans tous les domaines, c'est la règle du chacun pour soi: Les fonctionnaires reçoivent des pots-de-vin, il n'existe pas de politique fiscale digne de ce nom. De nombreux obstacles artificiels sont créés, ce qui entraîne une paralysie totale du système. Les réformes pseudo-démocratiques n'ont pas amené de résultats concrets et 40% de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté. Il faut revenir au bon sens, refaire de la Russie un pays digne et civilisé et les capitaux reviendront. «Je développe un programme avec deux banques et des industriels pour établir les conditions nécessaires au retour de ces capitaux: la sécurité et la stabilité politiques qui permettront aussi la croissance économique».

Article de Marie-Claire von Alvensleben

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Oct 15th, 2024
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