Gageons que Hosni Moubarak aura apprécié ce moment de détente et d’échange de cadeaux avec Francis Blanchard, directeur général de l’Organisation internationales du travail (OIT). Car son passage de deux jours à Genève, en ce début juin 1983, s’apparente bien plus à un marathon diplomatique qu’à une visite de courtoisie…

Invité à la 69e Conférence internationale du travail, le président égyptien est d’abord reçu par les autorités genevoises, puis il paie une visite au Comité international de la Croix-Rouge dont il loue les efforts « particulièrement admirables » au Proche-Orient (1). Après avoir prononcé son discours devant l’OIT, il rencontrera encore à Rolle le président de la Confédération, Pierre Aubert, qu’il invite en Égypte (2).

Devant l’OIT, Hosni Moubarak parle d’un combat qui n’est pas entre l’Est et l’Ouest, mais entre développement et sous-développement. En appelant l’Organisation à intensifier ses programmes d’aide technique dans le Tiers-Monde, il suggère la création d’un fonds international de formation professionnelle pour freiner l’exode des cerveaux et l’émigration des travailleurs (3)… Plusieurs délégués arabes ne l’auront toutefois pas entendu, puisqu’en signe de protestation contre les accords de Camp David, ils auront quitté la salle au début du discours du président (4).

Légende photo: Cadeau du président égyptien Hosni Moubarak à Francis Blanchard, Directeur-Général du BIT, à l’occasion de la Conférence internationale du travail. Genève, juin 1983. Archives du Bureau international du travail, Genève.

Références:

1. Gazette de Lausanne du 8 juin 1983, p.11.
2. Journal de Genève du 9 juin 1983, p.3.
3. Ibid.
4. Journal de Genève du 24 juin 1983, p.3.